Belaid Ait-Ali, de son nom d’état civil Izarar Belaid, est un auteur d’expression amazighe. Il est né le 25 novembre 1909 à Bouira; il est mort prématurément à l’âge de 41 ans. Son œuvre constitue un moment important dans l’histoire de la littérature amazighe de Kabylie. Tout en reprenant des genres et des textes de l’oralité traditionnelle, Belaid Ait-Ali les a retravaillés pour y injecter une tendance à la modernité littéraire.
|
La position de cet auteur vis-à-vis de la tradition littéraire est critique et favorise de nouvelles attitudes créatives. A titre illustratif, son texte Lwali n udrar, écrit durant les années quarante et qu’on considère désormais comme le premier roman en tamazight, et son texte Tafunast igujilen, texte récrit d’une version traditionnelle, sont, dans un côté, écrits dans un style captivant mêlant merveilleux et humanisme et, de l’autre, prennent de nouvelles dimensions génériques. Par ailleurs, toute son œuvre se caractérise par une originalité indéniable et une diversité de genres (contes, roman, nouvelle, poésie, etc.).
La critique consacrée à cette œuvre se subdivise en trois orientations. La première est celle qui place les écrits de Belaid dans le cadre du passage de la littérature amazighe de Kabylie de l’oralité à l’écriture. Pour une bonne partie de cette orientation, la transcription des textes constitue le travail majeur de cet auteur. La deuxième orientation étudie la poétique des textes de Belaid tout en mettant l’accent sur la récriture des textes de la tradition orale, ce type de critique tente globalement de mettre en lumière le style des textes en analysant les jeux de la narration, les caractérisations des personnages et les procédés de la création. Quant à la troisième orientation, elle cherche à inscrire l’œuvre de Belaid Ait-Ali dans le cadre de l’histoire littéraire en montrant sa spécificité et son importance.
Depuis une quinzaine d’années, l’œuvre de Belaid Ait-Ali ne cesse d’interpeller la critique. Cette dernière s’agrandit et se diversifie de plus en plus (articles de presse, magistères et thèses, ouvrages, journée d’étude, etc.). Aussi bien pour le profil atypique de l’auteur, l’importance historique de ses textes que pour la valeur intrinsèquement stylistique de son écriture, Belaid Ait-Ali est considéré présentement comme le véritable fondateur de la littérature écrite en langue amazighe. Son œuvre mérite des lectures renouvelées. L’objectif premier de ce volume thématique est de croiser les angles de lecture de cette œuvre fondatrice de la littérature kabyle.
Ce volume thématique est constitué de cinq sections. La première est dédiée aux lectures du contexte (Nabti) et des contenus (Haddadou, Salhi K.). La seconde propose des lectures de la généricité dans les textes de Belaid (Bourai) ou dans les réalisations éditoriales de ces textes (Bellal) et dans la réception (Mohand Saidi et Sadi). La troisième section contient des lectures énonciatives et narratologiques (Bouafia-Yahiaoui, Hacid, Fitas et Flici). Des lectures poétiques et textuelles sont proposées dans la quatrième section. Les études qui s’y insèrent abordent le rôle poétique que joue la ponctuation (Ameziane), la progression du personnage avec les chaines de références qui le montrent (Boukherrouf) et le renouvellement poétique (Lahlou). La cinquième section est réservée aux lectures linguistiques des écrits de Belaid (El Adak, Rabehi) et les possibilités d’analyse des textes à l’aide de traitements automatiques de la langue (Pognan et Salhi, Tigziri).
Outre Lwali n udrar, les textes de Belaid Ait-Ali étudiés, en totalité ou en partie, dans ce volume sont : Tafunast igujilen, Jeddi, Amezwaru n unebdu, Afengal n lqahwa, Lexḍubegga, tamacahut n bu yidmimen, tamacahut n uwaɣezniw, Sut Taddart, les expressions idiomatiques contenant les termes ul et tasa et une vingtaine de poèmes.
Source : revue.ummto.dz/index.php/idi
Numéros 1 à 7 : revue.ummto.dz/index.php/idi/issue/archive
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire