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jeudi 29 novembre 2018

Inventaire des néologismes amazighs - Asuṭṭen n yiwalnuten n tmaziɣt


En attendant la publication d’un document référentiel des néologismes amazighs, cet inventaire permet de répondre à une demande pressante émanant des enseignants de tamazight, qui face à la disparité des documents traitant de la néologie dont une bonne partie est d’accès difficile, il est nécessaire et utile de réunir en un seul volume la majorité de ces néologismes amazighs. Comme on peut aisément le constater, les néologismes retenus dans cet inventaire sont en grande partie ceux dont l’enseignant aura besoin dans son acte d’apprentissage.


Inventaire des néologismes amazighs - 
Asuṭṭen n yiwalnuten n tmaziɣt sɣur Habib-Allah Mansouri amaswaḍ n tmaziɣt

L’intérêt pour la néologie amazighe remonte aux années quarante et cinquante du siècle dernier. Cette période a connu la production de plusieurs chants révolutionnaires en kabyle dans lesquels apparaissent les premiers néologismes (ou des emprunts internes), certes insignifiants sur le plan quantitatif, mais qui ont ouvert la voie vers la modernisation du kabyle.

Ce processus connaitra un saut qualitatif avec la parution de l’Amawal réalisé sous la direction de Mouloud Mammeri-1- durant les années soixante-dix du vingtième siècle. La publication de ce document réduira à néant l’idée reçue qui confine tamazight dans un statut de « sous-langue ». L’Amawal permettra à tamazight d’accéder à la modernité par l’usage de nouveaux vocables modernes.

Après l’introduction de tamazight dans le système éducatif algérien, le besoin en terminologies modernes s’est fait sentir avec acuité, et c’est à partir de cet instant que les limites de l’Amawal se sont fait sentir.

Afin de pallier cette lacune d’autres travaux dans ce domaine verront le jour dans le cadre de recherches universitaires, notamment avec l’ouverture des deux départements de langue et culture amazighes au niveau des deux universités de Tizi-Ouzou et de Béjaia -2-.

Ces recherches menées dans des endroits différents auront pour retombées l’apparition de divergences dans les propositions des néologismes, ce qui crée une situation proche de l’anarchie due à l’absence de coordination entre les différents chercheurs dans ce domaine.

Et nous avons toutes les raisons de penser que cet état de fait persistera quelques temps encore faute d’une structure susceptible de réguler ces néologismes qui engendrent, par moment, des télescopages qui déstabilisent l’enseignement de tamazight en premier lieu.

Cette situation ne cesse de s’accentuer, dans l’espace berbérophone nord-africain. En effet, nous constatons qu’en plus des choix différents opérés à propos de la graphie-3-, qui a entamé le continuum de notre langue dans l’espace nord-africain, le dernier document réalisé par les berbérisants de l’IRCAM et de l’INALCO-4- contribue à cet esprit de fission en faisant table rase de ce qui se fait dans le domaine berbère en Algérie. Allons-nous vers une double fracture, c’est-à-dire de la fracture graphique à la fracture néologique ?

-1- Il s’agit de l’Amawal qui a été réalisé clandestinement durant les années 1972 et 1973 par un groupe d’intellectuels kabyles constitués de quatre personnes : Mouloud MAMMERI, Ammar ZENTAR, Amar YAHIAOUI et Mustapha BENKHEMOU. Ce travail a été mené au sein même du CRAPE, une institution d’état dirigée à l’époque par MAMMERI. A ce sujet, lire la thèse d’ACHAB Ramdane.- La néologie lexicale du Berbère. Approche critique et propositions-. Dirigé par CHAKER, Salem, Inalco, novembre 1994.
-2- Les recherches dans ce domaine ne sont pas le monopole des universités algériennes, d’autres recherches ont été menées dans d’autres pays.
-3- Si le Maroc a officiellement opté pour les caractères tifinaghs, le « problème » de la graphie reste toujours en suspens en Algérie, même si les praticiens de cette langue ont déjà opéré un choix en faveur des caractères latins.
-4- Abdallah BOUMALK et Kamal NAIT-ZERRAD (coordination).- vocabulaire grammatical amazighe-. Rabat, IRCAM, 2009.



Ce travail est le produit d’une urgence. Comme nous l’avons souligné un peu plus haut, la recherche dans le domaine lexical amazigh par des chercheurs évoluant dans des centres –pour ne pas dire des orbites – différents sans aucune coordination entre eux a engendré une situation inédite que nous pourrions qualifier de confusion néologique. Situation à laquelle nous devrions lui trouver une solution dans un proche avenir, car si les néologismes proposés sont d’une « bonne ossature » sur le plan scientifique, leur profusion a engendré une situation de confusion à laquelle nos berbérisants n’ont, sans le moindre doute, pas pensé et qui perturbe sérieusement l’enseignement de tamazight qui a besoin avant tout de cohérence terminologique qui lui fait malheureusement défaut.

La néologie qui était perçue au début comme un facteur de rapprochement entre les différentes variantes de tamazight est-elle entrain de devenir un facteur de division renforçant ainsi cet éclatement dialectal ? A ce rythme, même la variante kabyle n’échappera pas à ce phénomène. Au lieu d’un berbère commun (qu’il faudra inscrire dans la longue durée) nous allons renforcer la variation au sein du kabyle pour en faire à la fin des langues kabyles, puisque la coordination entre les chercheurs berbérisants des deux universités de Kabylie est toujours inexistante.

Cette situation est-elle irréversible ?

Nous pensons que nous sommes en mesure de surmonter cet obstacle soit par un travail de coordination entre les différents chercheurs dans le domaine amazighe, soit par le choix que les praticiens de la langue – et nous pensons ici plus précisément aux enseignants de l’éducation nationale – vont opérer eux-mêmes pour mettre terme à cette confusion.

Toujours sur ce point, une institution comme le Haut Commissariat à l’Amazighité (HCA) à titre d’exemple, pourrait jouer un rôle déterminant dans ce processus de standardisation en créant le cadre approprié et en mettant les moyens nécessaires pour bien mener cette tâche de standardisation qui relève de l’urgence.

Ce travail essaie de répondre à une demande pressante émanant des enseignants de tamazight, qui face à la disparité des documents traitant de la néologie dont une bonne partie est d’accès difficile, nous avons cru nécessaire et utile de réunir en un seul volume le « gros » de ces néologismes amazighs.

Comme nous pourrons aisément le constater, les néologismes retenus dans cet inventaire sont dans leur majorité ceux dont l’enseignant aura besoin dans son acte d’apprentissage. Et face à la diversité des termes proposés en tamazight, nous laissons le choix aux praticiens en attendant la publication d’un document référentiel des néologismes amazighs qui mettra définitivement terme à cette disparité, voire même confusion.

Afin que l’utilisateur de cet inventaire puisse trouver* l’origine de chaque terme en tamazight, nous avons mis un numéro entre crochets [ ] qui renvoie à un auteur (cf. bibliographie).


H.A.M. Boukhalfa (Tizi-Ouzou), le 30 janvier 2013

* : On peut rechercher un mot en cliquant sur CTRL+F

Références :

[1] : Mammeri, Mouloud, Amawal n tmaziɣt tatrart.
[2] : Bouamara, Kamal, Amawal n tunuɣin n tesnukyest, lexique de la rhétorique
[3] : Lexique utilisé dans les documents publiés par le MEN, Algérie [manuels scolaires…].
[4] : Berkaï, Abdelaziz, Lexique de la linguistique Français-Anglais-Tamazight, Tizi-Ouzou :
Editions Achab. 2009
[5] : Salḥi Muḥend Akli.- Asegzawal ameẓẓyan n tsekla. Petit dictionnaire de littérature.- TiziOuzou : L’Odyssée. 2011
[6] : Meksem, Zahir, Tisekkiwin n yiḍrisen. Tagmert d tesleḍt, Alger : HCA. 2010
[7] : Abdallah BOUMALK et Kamal NAIT-ZERRAD (coordination).- vocabulaire grammatical amazigh-. Rabat, IRCAM, 2009.
[8] - BOUAMARA, Kamal et RABEHI, Allaoua.- Lexique scientifique. Amawal n tussna -.
Département de Langue et Culture Amazighes, Université de Béjaïa, février 2000. [Inédit].
[9] - FERAOUN, Mouloud.- Ussan di tmurt-. Traduit par BOUAMARA, Kamal. [s.d], [s.l.].
Ouvrage publié avec le concours du HCA.
[10] – NAIT-ZERRAD, Kamal.- Amawal amasɣan n tmaziɣt : asuqel n sin yeḥricen ineggura n Weqran. Lexique religieux berbère et néologie : un essai de traduction partielle du Coran. Centro Studi Camito-Semitici. Milano : 1998.
[11] – NAIT-ZERRAD, Kamal.- Timɛayin n Yidir d Masin. Timlilit d unagraw n yiṭij. Edité par l’Association des Juristes Berbères de France. Paris : 1996.
[12] – SADI, Hend (avec la collaboration de Hamid DOUKI, Saïd HAMADENE, Saïd KESSI et
Bachir SADI).- Tusnakt s wurar. Mathématiques récréatives. Asalu et ACB, 1990.
[13]- Travaux de la commission des enseignants de Tamaziɣt chargé d’élaborer le lexique scolaire « Amawal aɣurbiz » lors de la rencontre nationale des enseignants de Tamazight à
Béjaïa du 06 au 11 juillet 1999. [Inédit].

Source du document : iselmaden.blogspot.com
Illustration, couverture et signets : Tala uMaziɣ - adrar-inu.blogspot.com

5 commentaires :

  1. Azul fell-awen d tirni. A wen-inigh tanemmirt ghef thawact-a n wawalen imaynuten. Nehwadj-iten di leqdic-nnegh. Ssaramegh-awen afud igerrzen. Abdelhamid KEBBAB.

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  2. UN GRAND MERCI; juste savoir que la langue arabe qui a toujours piraté les autres langues est devenu pour nous un obstacle. Exemple le mot qanoun que nous considerons arabe vient tout simplement du grec canon qui signifie "regle"

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    1. Même pas du grec mais de l'amazigh : le verbe qqen qui signifie fermer, attacher, chausser..signifie aussi: être tenu de..défendre.
      Iqen-en ad tchegh:je suis tenu de manger. Iqqen umghar', le chef défend, interdit.
      Qqen a donc donné canon et il est remarquable que le second n provient du n , particule amazighe qui introduit l'idée de distance et s'oppose à la particule d qui introduit l'idée de proximité.

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  3. Ilaq, laqen, lqanun. Seg, ilaq, i d-yekka lqanun. Ayen ilaqen.

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