L'ironie du sort - Tikerkas n twenza - Am wass-a, 9 tuber, i yettwet Lwennas Matub. Deg tmesbaniyin mechuren deg tmurt n Lezzayer mebɛed Tafsut Yimaziɣen, ad naf tadyant n 5 tuber 1988. D tadyant i iḥuzan acennay ameqqran Lwennas Matub imi yettwet s rsas deg ubrid-is ɣer Michelet...
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S.Yamani - Aɣmis n yimaziɣen
Lounès Matoub est mains en l’air. Il proteste. Des coups de crosse s’abattent sur lui. Il se fait traiter de « weld-leh’ram ». Il s’avance pour monter dans la voiture de la gendarmerie quand un des gendarmes le rafale avec son arme d’assaut, une kalachnikov. L’agresseur est à quelques mètres de Lounès. Une première balle atteint celui-ci au poignet. Une rafale lui déchire le corps en passant par le ventre jusqu’au fémur droit. Lounès Matoub s’écroule. Perd connaissance. Il est jeté dans la Land-Rover. Les gendarmes menottent les deux étudiants, Massin Ferkal et Mahdi Siam (aujourd’hui décédé), Lounès Matoub gisant à leurs pieds. Il est à moitié conscient et gémit. Les deux étudiants tentent de rassurer Lounès quand ils se rendent compte de la gravité de ses blessures. Lounès cherche à ouvrir son pantalon. Son ventre est couvert de sang.
soutiens mes larmes.
Des mois déjà ! Mon mal prospère,
La terreur me tient.
Mes chairs sont lacérées de rouille,
L’esprit est sans rémission.
Mon regard vers la montagne se tourne ;
Le jour nouveau va-t-il y poindre ?
Nous laissons l’ennemi pourchasser
ceux qui s’insurgent contre le joug ;
si nous gardons silence, ils nous exterminent :
Prends le deuil, ô belle.
En quel contrée porta le cri
Que les balles m’ont arraché ?
Il n’est Kabyle qui ne dise :
« J’ai entendu ».
Mais le voile de l’indignité se lève :
Nul n’a sursauté et clamé :
« Pour notre vengeance, si je péris,
Je serai homme d’honneur ».
Vous, saints des collines Ait-Aissi
Me protègerez-vous ?
J’ai peur de ce qui nous guette,
Prends le deuil, ô belle.
Toi qui chemines vers les Ait Yanni,
arrête-toi, que je t’interroge
à propos du gendarme de Michli
qui m’a criblé de balle, terrassé.
D’un pas vacillant à la marche ferme,
j’irai le surprendre.
Je lui porterai un don
Même s’il le refuse :
Un gredin d’Arabe est né
Qui, au pied de Djerdjer, m’a brisé.
Nul ne se leva pour l’égorger,
Prends le deuil, ô belle.
Faites douce literie,
Faites douce brise,
à la belle.
Elle porte le fardeau de l’angoisse, c’est assez !
On ne vient à elle que pour la faire pleurer.
Extrait du disque de Lounès Matoub "L'Ironie du sort", 1989.
Yalla Seddiki
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